Pistes à explorer pour les chevaux qui ont tendance à mordre

Dans l’article précédent, je vous parlais des potentielles causes (liste bien sûr non exhaustive) d’un cheval qui mord. Aujourd’hui, j’aimerais vous proposer quelques pistes d’exploration pour mieux comprendre à quoi peut être lié ce comportement.

Ici, nous partons du principe que tout comportement est l’expression d’une émotion. Cela étant dit, voici plusieurs axes à explorer :

1. EXPLORER LES PISTES PHYSIQUES

Avant toute chose, assurez-vous que votre cheval vit dans un environnement adapté à son espèce : fourrage en continu, contacts sociaux, liberté de mouvement…
Si vous avez un doute sur son état de santé, faites appel à un vétérinaire. Un inconfort physique, même léger, peut entraîner une grande variété de comportements jugés “indésirables”. Imaginez un peu ce que ce serait d’avoir mal en permanence : vous seriez probablement moins enclin·e à ressentir de la joie ou à être disponible à l’autre.

2. RALENTIR

Pris dans nos routines et nos objectifs, nous allons souvent trop vite pour nos chevaux. Cela peut leur donner l’impression de ne pas être entendus ni vus.
Ralentir, c’est simple… mais pas toujours facile à mettre en place, surtout lorsqu’on est beaucoup “dans sa tête”.

Commencez par observer votre propre rythme lorsque vous vous approchez de votre cheval. La prochaine fois, essayez consciemment de ralentir. Prenez des pauses. Observez les micro-signaux.
Vous serez surpris·e de tout ce que vous pouvez percevoir simplement en étant pleinement présent·e. Et cette écoute permet à votre cheval de se sentir davantage compris.

3. DIMINUER LA PRESSION

Oui, cela va à l’encontre de ce que l’on apprend dans certaines approches de horsemanship classique, où l’on vous dit que stopper la demande avant d’avoir obtenu le comportement souhaité revient à renforcer le “mauvais comportement”.
Mais mettons-nous d’accord : il n’y a pas de mauvais comportement, seulement des informations sur l’état intérieur de votre cheval.

Exemple : vous faites un body scan tactile. Dès que vous touchez la nuque, il réagit vivement et tente de vous mordre. Vous venez d’obtenir une information essentielle : cette zone est inconfortable pour lui.
Plutôt que de forcer, reculer et nommer ce que vous voyez est déjà un acte de respect. Ensuite, explorez une autre zone où il est plus à l’aise. Vous pourrez petit à petit revenir vers les zones sensibles en renforçant la confiance.
Quand vous arrêtez au bon moment, vous ne renforcez pas un “mauvais comportement” : vous renforcez votre écoute et la confiance qu’il aura en vous.

4. TRAVAILLER EN LIBERTÉ

La liberté permet à votre cheval d’exprimer plus facilement ce qu’il ressent… sans mettre votre intégrité physique en jeu. Il peut choisir de partir, bouger, s’éloigner. C’est une bonne alternative pour canaliser des émotions comme la frustration, tout en travaillant dans le respect mutuel.

5. EXPÉRIMENTER LE CONTACT PROTÉGÉ

Le contact protégé vous permet de continuer à explorer la relation et le mouvement, sans mettre votre corps ni votre système nerveux en état d’alerte.
Car oui, lorsqu’un cheval mord, notre corps se crispe — et le cheval le ressent. Ce stress crée souvent un cercle vicieux.
Une barrière entre vous et votre cheval peut représenter une limite claire et douce. Elle l’aide à distinguer son espace du vôtre, sans confrontation.

Commencez au pas, ou même à l’arrêt, pour affiner votre observation. Portez attention à chaque changement subtil dans votre corps et dans le sien.

En résumé :

La liste pourrait être bien plus longue, mais si vous ne deviez retenir qu’une seule chose, ce serait : RALENTIR.
Car dans le ralentissement se cache une qualité d’écoute qui transforme profondément la relation.

N’hésitez pas à me partager vos expériences : j’ai toujours beaucoup de plaisir à vous lire ou à vous entendre.

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Mon cheval mord, que faire ?